Dans l'oeil du cyclone GafiloAmbodirafia - Madagascarmars 2004
Un petit village de pêcheurs aux portes de l'enfer
Ambodirafia était un très joli village de pêcheurs de Madagascar au Cap Est, à environ 60 km d’Antalaha. Situé au bord de l’océan Indien, Ambodirafia est protégé du grand large par un superbe lagon.
Mais le 7 mars 2004, le cyclone Gafilo est arrivé, détruisant tout sur son passage et ne laissant derrière lui que ruines et désolation.
La région d'Antalaha est une habituée des tempêtes tropicales. Mais, cette fois-ci, elle a subi de plein fouet l'assaut de Gafilo, l’un des plus puissants cyclones de ces 50 dernières années selon les météorologues.
Avec un œil de 62 km², il a entraîné des vents violents de plus de 250 km/h lors de son entrée sur l'île.
Le bilan est lourd pour Ambodirafia. Toutes les habitations ont été détruites. Les cases en falafa, structures simples et légères en bois dit d'arbre du voyageur, se sont envolées comme des fétus de paille.
La totalité de la population se retrouve sans abri et se protège des intempéries à l'aide de bâches et de toiles ayant échappé à la destruction générale.
Aucune victime n'est heureusement à déplorer. Les dalles de béton, installées sur l'école et le dispensaire en remplacement des toitures de tôle à l'automne dernier, ont admirablement rempli leur office. Ces bâtiments ont offert un refuge aux habitants au plus fort de la tempête et ont permis de préserver le matériel indispensable ainsi que quelques produits de première nécessité.
Les arbres déracinés par les vents jonchent le sol. Les voies de communication sont coupées, les ponts ayant été arrachés et les pistes inondées. Seul subsiste comme moyen de déplacement la pirogue...
Le passage du cyclone Gafilo représente un véritable désastre économique pour Ambodirafia.
De toutes les cultures soigneusement redémarrées depuis le dernier cyclone, il ne subsiste rien.
Les champs de vanille sont dévastés, les récoltes de manioc, d'ananas et de mangues réduites à néant. Les cultures maraîchères, sur lesquelles comptait la population pour vivre, ont subi le même sort.
Gafilo a décimé jusqu'aux poissons du lagon, compromettant gravement la pêche pour de nombreux mois...
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