Elevage de canes pondeuses
à Madagascar
dans le cadre de la coopérative MIKAROKA
Le rapport d'Armando Baptista, responsable du projet.
En 2004, 21 familles ont reçu chacune un lot de 25 canes pondeuses destinées à démarrer un petit élevage.
Ce programme concernait exclusivement des femmes seules, dans un dénuement extrême, avec de nombreux enfants à charge.
Elles ont bénéficié d'une formation sommaire aux techniques d'élevage, les canes ont toutes été vaccinées et la provende leur a été fournie pour une année.
Une femme a préféré opter pour des poules et son souhait a été exaucé. Deux autres familles ont choisi de recevoir un cochon plutôt que des canes, leur demande a également été satisfaite.
Un an plus tard, le bilan met en évidence les grandes difficultés rencontrées dans l'aide aux personnes d'une pauvreté aussi dramatique.
Eléments négatifs
Aujourd'hui, 8 femmes ne possèdent plus rien de leur lot de canes. La faim les a poussées, mois après mois et malgré les avertissements et les conseils des membres de la coopérative, à manger purement et simplement leur propre élevage.
De leur côté, celles qui ont reçu un cochon l'ont soigneusement engraissé, puis l'on revendu, réalisant ainsi un certain bénéfice qu'elles n'ont malheureusement pas voulu réinvestir, prétextant que leurs enfants avaient faim et qu'il leur fallait acheter de quoi les nourrir.
Ce constat dramatique met en relief l'urgence d'éduquer cette population si vulnérable.
Il est absolument indispensable qu'elle prenne conscience de l'impérative nécessité de gérer et d'exploiter au mieux le peu qu'elle possède pour préserver son avenir.
Nous avons là un grand travail à accomplir tous ensemble...
Mais ce bilan négatif ne concerne, fort heureusement, que la moitié à peine des bénéficiaires.
Eléments positifs
En effet, très motivées, les autres familles ont su tirer profit de leur formation et des conseils qui leur ont été prodigués.
Les femmes qui ont opté pour l'élevage de poules ont à présent une jolie basse-cour qui leur assure une production suffisante pour faire vivre leur famille de manière très convenable.
Et il en va de même pour celles qui ont réussi à conserver leurs canes et faire prospérer leur élevage : quelques petites canes sont nées dans chacune des familles et viennent à présent ajouter leurs oeufs à la production quotidienne.
Contrairement aux premières, ces familles ont su recevoir cette aide, non pas comme de l'assistanat pur et simple, mais comme un véritable appui à leur travail, permettant de faire fructifier leurs efforts.
Et, ne serait-ce que pour elles, nous pouvons dire que le but recherché a été atteint.
Armando Baptista
Responsable du projet
Fianarantsoa, décembre 2005
En savoir plus : La coopérative agricole familiale Mikaroka