Campagne d'état civilNord Kivu, territoire du Lubero, RD du CongoRapport final d'activité
Techniquement et financièrement soutenues par SOS Enfants, les activités de la première « Campagne état civil » menée par le CACUDEKI en faveur d’une partie de ses Organisations de Base partenaires se sont déroulées d'avril à octobre 2004.
Sous le régime totalitaire de Joseph Désiré Mobutu, qui a cessé d’assurer le paiement régulier et substantiel des agents de l’Etat depuis les années 1990, l’exigence pour toute famille enrichie d’une nouvelle naissance ou appauvrie par un décès de déclarer ce changement au bureau de l’état civil est tombée en désuétude.
Avec l’aggravation de la corruption chez la plupart des fonctionnaires de l’Etat, dont ceux affectés à l’état civil, la déclaration d’une naissance ou d’un décès ouvrait et ouvre encore la porte à une multitude de tracasseries pour presque toutes les familles dont les revenus ne sont pas suffisants pour assurer la survie de leurs membres.
Toutefois, tous les parents n'ont pas réagi de la même façon lors de cette première campagne état civil : les réactions enregistrées dépendent de quatre facteurs essentiels, à savoir l’âge, le sexe, le milieu de résidence et le niveau d’instruction.
Quel que soit l’âge, les parents vivant à proximité d’un bureau administratif de l’Etat étaient favorables aux activités de la campagne état civil, et ce d’autant plus que l’inscription des enfants était gratuite.
Par contre, les parents de moins de 40 ans, surtout ceux ayant prématurément interrompu leur scolarité et habitant loin du bureau de l’administration civile, étaient très réservés au début de ces activités.
Presque analphabètes, les jeunes filles-mères ainsi que les veuves dépourvues de pièces d’identité avaient toutes peur de se présenter au bureau circonstanciel d’état civil, d’autant plus que la coutume, avec la pratique de la dot, ne leur reconnaît pas le droit de « propriétaire d’enfants ». Elles restaient convaincues que la déclaration à l’état civil de toute naissance, comme d’ailleurs de tout décès, relève de la responsabilité des hommes et non de celle des femmes, quels que soient leur âge et leur statut social.
La présence des juristes dans l’équipe du CACUDEKI chargée des activités de la campagne et la collaboration très étroite avec l’autorité politico-administrative, qui a motivé certains des agents préposés à l’état civil, ont permis de rappeler à tous les parents le devoir légal ou de les informer avec leurs enfants des avantages sociaux liés au respect des déclarations de naissance à l’état civil.
Au vu des résultats obtenus par cette première campagne état civil et des demandes d’élargissement enregistrées dans les zones qui n’en ont pas bénéficié, le CACUDEKI estime que cette activité a atteint ses objectifs.
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